Le 21 mars 2015 des membres d’IASEF ont visité ces parcelles et constaté :
L’élément le plus frappant est le nombre d’arbres dépérissant ou morts. Un ancien document d’aménagement de l’Isle Adam indique qu’en 1986 et 1987, l’ONF a exploité 467 chênes donnés pour dépérissant dans les trois parcelles, avec un diamètre moyen compris entre 25 et 30 cm, ce qui est très peu et souligne, en fait, l’inadaptation de cette essence au secteur.
Le site fait indéniablement partie du paysage ordinaire de nombreux adamois : la RD 64 jouxte les parcelles sur presque 1,2 km. Il est aussi très fréquenté, parce qu’il est équipé de parking et proche de la ville. Les contraintes générées sont double : la sécurité des visiteurs doit être assurée, notamment des risques de chute d’arbres ou de branches, et les paysages doivent être préservés le plus possible.
L’ONF nous avait montré le projet en « avant-première » lors de notre assemblée générale, puis communiqué le plan, enfin nous avons été invités à une présentation du projet sur le terrain le 2 avril.
Ce qui nous a été présenté est une régénération par plantation, c’est-à-dire par l’introduction de plans cultivés. Elle sera conduite par petites surfaces (de un à trois hectares), sur environ la moitié des parcelles, avec cinq séquences de coupes réparties sur dix ans, entre 2015 et 2026. L’essence principale est le chêne sessile, accompagnée de fruitiers (merisier, pommier etc.).
Notre première réaction est de dire : « on revient de loin » ! L’aménagement en cours (période 2008-2027) prévoyait la régénération de la totalité des 3 parcelles, soit pour parler plus clairement, une coupe rase de 50 ha, ce qui aurait été vécu par les adamois comme une dévastation.
Ensuite, il nous semble que le choix de la régénération par surface est la seule solution sérieuse : l’introduction d’un traitement en futaie irrégulière n’aurait fait que provoquer l’expansion du tilleul. Le recours au chêne sessile, en remplacement, du chêne pédonculé est également une évidence : l’état actuel du peuplement montre qu’il est indispensable de recourir à des arbres moins sensibles aux stress hydriques. L’absence de semenciers justifie les plantations.
Enfin, nous ne pouvons que saluer le travail paysager, et notamment l’effort de vérité qui est fait en ne cherchant pas à camoufler les coupes derrière un rideau d’arbres.
La différence entre ce qui se pratiquait il y a quelques années, à coup de coupes rases sur de vastes étendues, et ce qui nous est proposé est un changement de nature. Nous y voyons la conséquence d’un dialogue construit ces dernières années entre l’ONF et les associations, avec l’appui des élus. C’est le sens du projet « forêts péri-urbaines », dans lequel IASEF intervient de façon active, en privilégiant le dialogue à l’affrontement. Ce que nous voyons ici ne peut que nous encourager à poursuivre l’effort.