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Plans d'eau

Le lac des Ciments


Historique du site

Le lac des ciments est un plan d’eau de 13 ha situé sur les communes de Beaumont-sur-Oise, Nointel et Mours. D’une longueur de 530m et d’une largeur moyenne de, 200 m, ce plan d’eau de 2 000 000 m3 est le plus profond d’Ile-de-France avec 2 paliers à 9 m et 20 m et une fosse de 30 m. Il est en relation hydraulique avec l’Oise située à 400 m via la nappe alluviale. Le site global fait 27 ha.

Cette friche industrielle résulte de l’extraction du calcaire, matière première nécessaire à la cimenterie située en bord de l’Oise à Beaumont. L’extraction a duré du début du XXe siècle à 1968, date de fermeture de l’usine. Depuis, ce site est resté inexploité.

Une exploitation de la capacité de l’étang en décharge de déchets inertes a été autorisée par le préfet du Val d’Oise  en 2008. L’autorisation préfectorale d’exploiter a été annulée en 2010 par le Tribunal Administratif suite à un procès, puis en appel en 2012.

IASEF a apporté son soutien aux associations et actions de défense du site. Elle a défendu le principe de la préservation du site, de sa restauration et de sa valorisation, en particulier par le développement d’activités douces respectueuses de l’environnement.

Un tel projet s’est concrétisé en 2015 avec la vente du site appartenant au cimentier CALCIA à la FFESSM (Fédération française d’études et de sports sous-marins) Picardie et Ile-de-France pour y développer un centre de plongée. La FFESSM a effectué un travail remarquable de restauration du site en éliminant des tonnes de déchets de toute nature et en le ceinturant d’une clôture renforcée.

Intérêt écologique du site

La géomorphologie du lac lui-même n’est pas très favorable. Le front de taille tranché du calcaire avec des parois quasi verticales sans pente douce ne permet pas de zone écotone (zone de transition). Par contre, le site global présente un intérêt géologique certain qu’il faut préserver.

Après 2 premières études contradictoires effectuées à l’occasion du projet de décharge, la région Ile-de-France a entrepris en 2012 une nouvelle étude de biodiversité. Cette étude a considéré :

  • l’intérêt du lac lui-même porte plus sur le territoire de repos ou de chasse pour l’avifaune parfois rare en Ile-de-France et pour les chiroptères que sur le peuplement piscicole déséquilibré.
  • Un intérêt certain sur le plan chiroptères avec 7 taxons dont 5 déterminants ZNIEFF
  • Un intérêt botanique de premier ordre avec 5 habitats floristiques distincts très localisés et 222 taxons floristiques dont l’orchis négligé protégé et d’autres orchis rares en Ile-de-France.

En conclusion, cette étude concluait à juste titre à l’intérêt de préserver et restaurer le site au vu de la vulnérabilité de la nappe, de la présence d’espèces patrimoniales et de sa position, corridor biologique entre la forêt de Carnelle et l’Oise. De plus, la ZNIEFF (zone naturelle d’intérêt écologique, faunistique et floristique) de type 1 et 2 de Nointel intègre partiellement le lac et son site.

Menaces sur le site

Si le lac est désormais sauvé de toute exploitation industrielle et de comblement, il n’est pas exempt de menaces.

En premier lieu, certaines espèces floristiques rares, telles que les orchis,  nécessitent des milieux ouverts. L’entretien du site devra veiller à éviter la fermeture des milieux.

Mais, surtout, depuis des décennies, ce site, à proximité immédiate de la gare de Nointel, fait l’objet d’une invasion estivale pour la baignade et les pique-niques. Plusieurs centaines de personnes peuvent y venir certains jours ensoleillés. Et malheureusement, les endroits les plus impactés sont ceux à la flore la plus riche. Malgré les travaux de sécurisation entrepris (clôture avec grillage et fils barbelés enroulés en concertina anti-intrusion, gardiennage du site), ce phénomène n’est toujours pas maitrisé.